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11 décembre 2009 à 09:32

ACTUALITE ARBITRAGE

 

 

Présent ce matin au siège de la LPIFF pour préparer, avec Miloud Boutouba (CTRA), le premier stage de certification d'initiateur en arbitrage, Rémi Harrel (Animateur Technique à la DNA) a été reçu par Claude Verduron (Pdt) et Pierre Cibot (Dir. Gal). L'occasion pour l'ancien arbitre international de nous exposer son "projet révolutionnaire"...
 
- Quel est ce fameux "projet révolutionnaire" ?
Rémi Harrel (DNA) : "Ce projet part d'un constat. Nos formations pour les candidats à l'arbitrage sont très bien sur le plan théorique, mais beaucoup moins sur le plan pratique. Et puis chacun a sa propre façon d'enseigner. Il m'a donc semblé primordial d'harmoniser tout ça et de proposer des formations gratifiantes. L'idée étant de proposer des stages sur une semaine en internat, et d'arrêter les cours le soir en semaine. C'est pourquoi je n'hésite pas à dire que nous lançons une révolution, car nous voulons faire une refonte totale de nos formations. En commençant par ceux qui débutent."

 
- Quels sont les principaux intérêts de ces stages en internat ?
"Avec des stages de 25-30 jeunes, pendant une semaine, nous pouvons aborder concrètement tous les aspects : l'entraînement physique, les techniques d'arbitrage, la diététique, le comportement... Ces stages favorisent l'émulation, la vocation de groupe et ramène le terrain au coeur de la fonction. C'est un apprentissage beaucoup plus ludique, puisqu'il passe par le jeu. Les stagiaires sont vraiment en situation, avec l'aide de la vidéo et des oreillettes pour corriger leurs erreurs. Je n'ai rien inventé, ça existe déjà, notamment dans le District Drôme-Ardèche qui a adopté ce système. Nous avons pu constater que les jeunes étaient motivés, mieux formés, avec un meilleur état d'esprit, et qu'ils avaient envie de revenir. Chez eux, le pourcentage de ceux qui abandonnent est très faible. C'est aussi ce que l'on fait lors des Journées de l'arbitrage, où il se crée une atmosphère et de l'enthousiasme."

- L'apprentissage actuel est-il dépassé ?
"Pour moi oui, on apprend deux fois plus vite sur le terrain que dans une salle de cours. Savoir que les buts font 2,44 mètres sur 7,32 mètres c'est bien, mais si l'arbitre ne le sait pas, ce n'est pas grave. C'est mieux de lui faire répéter les bons gestes et les bonnes attitudes à avoir sur le terrain, où il apprendra deux fois plus vite et avec beaucoup plus de plaisir. Maintenant, il ne s'agit pas d'opposer les méthodes de formation. Ces stages en internat sont envisageables pour les 15-20 ans pendant les vacances scolaires, mais pour ceux qui n'auraient pas ces disponibilités, on peut toujours proposer les filières habituelles."

 
- Quelles sont les autres innovations ?
"L'arbitrage corrigé sur des compétitions de jeunes, avec l'accord des deux entraîneurs. Le jeune arbitre pourrait porter une chasuble spécifique montrant qu'il débute, un peu à la manière d'un conducteur en apprentissage à l'auto-école. Et son responsable pourrrait intervenir en cas d'erreur pour modifier une décision malheureuse. Je n'invente rien, ce sont des choses qui existent déjà, mais qu'il faut développer. L'expérience a déjà été menée avec succès. Il faut bien sûr accompagner ces jeunes sur les deux premiers mois. Mais nous avons des gens pour cela : nos arbitres ! Leur fonction c'est à 90 % arbitrer et à 10 % former. Il y a une puissance, notamment en Ligue de Paris Ile-de-France, qui n'est pas utilisée."

- L'arbitrage serait-il en pleine mutation ?
"Je le pense oui. Il y a une volonté et une nécessité d'aller vers toujours plus de compétence et de qualité. Nous avons, par exemple, créé des passerelles et des équivalences avec l'UNSS qui compte 5 000 arbitres. Il faut casser les cloisons, uniformiser, rassembler... Pourquoi ne pas envisager également une école d'arbitrage en Ligue de Paris Ile-de-France ? Je rêve peut-être un peu, mais ce n'est pas impossible. Mais je suis persuadé que dans dix ans nous croulerons sous les stages et que nous perdrons beaucoup moins d'arbitres en route."

 
- Concrètement, comment comptez-vous mener à bien votre "révolution" ?
"600 formateurs ont déjà été sensibilisés sur la France. Le message est en train de passer. J'ai de bons échanges avec les CTRA, sur lesquels je m'appuie. Et ce matin, j'ai passé deux heures très instructives avec Miloud Boutouba (CTRA LPIFF), pour préparer le premier stage de certification d'initiateur en arbitrage de la LPIFF (qui aura lieu vendredi et samedi au CDFAS d'Eaubonne, avec 19 stagiaires issus de 7 districts). L'objectif est de les faire adhérer à ce projet et d'harmoniser les formations. Là, il s'agit d'un premier stage "initiateur" (il y en aura deux autres au 2e semestre), mais il y aura ensuite des recyclages, puis des stages de "Formateur 1er degré" et "Formateur 2e degré", un peu sur le modèle des éducateurs... Nous ferons le bilan dans quelques temps, mais je suis sûr qu'il sera positif."

 


Laurent Parage  
Le mercredi 09 décembre 2009 - 16h55  
 
 
 

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